Dix ans après sa fondation au Luxembourg, l'organisation humanitaire célèbre la solidarité des particuliers, des entreprises et du gouvernement, qui lui a offert la possibilité de venir en aide à plus 2,7 millions de personnes dans le plus grand besoin.
Lors d'une conférence que CARE a organisée le 28 juin dans les locaux de la Bourse de Luxembourg, l'organisation a accueilli les amis et les partenaires qui ont porté une grande partie de sa lutte contre la pauvreté et la détresse à travers les dix dernières années. Loin de se reposer sur le bilan de ces dix ans de solidarité luxembourgeoise, la conférence d'anniversaire décrivait également le plus grand défi que toutes les organisations humanitaires vont devoir affronter ensemble, avec tous les acteurs de la société et ceci, pendant les années à venir : le changement climatique.
En début de soirée, des orateurs distingués, dont le Ministre Romain Schneider, le président de CARE, Robert Schadeck, et le Président du Comité de direction de la Bourse de Luxembourg, Monsieur Robert Scharfe, ont pris la parole pour témoigner vivement de cette solidarité luxembourgeoise en action et son impact social et humanitaire, aussi bien au Luxembourg que dans les régions les plus vulnérables du monde. Cet impact n'aurait pas été possible sans l'engagement précieux de plus de 10.000 personnes, donateurs et bénévoles aux côtés des collaborateurs humanitaires de CARE.
" Le 10ème anniversaire est pour nous le moment de mettre en avant tous ceux qui ont décidé pour eux mêmes,leur entreprise, leur club, leur commune ou leur gouvernement, de vouloir soutenir le travail humanitaire de CARE. Nous voulons honorer cette confiance et la gagner encore et encore. Aujourd'hui, nous célébrons la solidarité luxembourgeoise - votre solidarité ", a déclaré Robert Schadeck.
Au cours des 10 dernières années, CARE a aussi développé une étroite collaboration avec le gouvernement luxembourgeois qui a permis de mettre en oeuvre plus de 150 projets d'aide d'urgence et de coopération qui sont réalisés dans les situations les plus complexes et qui visaient principalement à aider des nouveau-nés et leurs mamans.
« Depuis 2008, CARE a mis en œuvre ses projets en se concentrant notamment sur les droits et les besoins des femmes et des jeunes filles, des réfugiés, de ceux touchés par les effets néfastes du changement climatique, de ceux qui souffrent de la faim ou encore de ceux que le monde a tout simplement oublié – je parle des victimes des crises dites « oubliées ». CARE répond ainsi à notre ambition de ne laisser personne pour compte et veille dans toutes ses actions à mettre les populations les plus vulnérables au centre de ses interventions », a déclaré le Ministre de la coopération et de l’action humanitaire, Romain Schneider.
Au-delàs des 10 ans – les grands défis humanitaires ne cessent de s’amplifier
« Dix ans d’action humanitaire représentent un bon début, mais nous sommes encore loin de tirer un bilan satisfaisant, » énonce Frédéric Haupert, directeur de CARE Luxembourg. Au cours des dernières années, l’équipe de CARE n’a cessé de se rendre compte que les catastrophes naturelles deviennent de plus en plus fréquentes et violentes, posant des risques sévères pour la survie et les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables. Par conséquent, la conférence autour du 10ème anniversaire de CARE, a décidé de mettre l’accent sur l’un des plus grands défis des années à venir : le changement climatique.
Ce défi dépasse de loin les capacités des organisations humanitaires. Dans ce contexte, les présentations de Madame la Ministre Carole Dieschbourg et Madame Julie Becker de la Bourse de Luxembourg ont montré à quel degré la politique, la place financière et les communautés du pays peuvent s’impliquer.
Dans son intervention, Madame la Ministre Dieschbourg a décrit l’implication des politiques du Gouvernement luxembourgeois dans le combat contre le changement climatique. Toutefois elle a précisé que cette lutte ne peut pas uniquement être menée par le top, mais que pour être efficace, il faut parallèlement des engagements communautaires. Dans ce contexte elle félicite l’approche de CARE qui est reflétée par l’exposition « Héroïnes du Climat » - une exposition qui est actuellement montrée dans les locaux de la Bourse de Luxembourg et qui met en avant le combat contre le changement climatique mené par des femmes. Dans son travail CARE se base sur les rôles des femmes dans leurs communautés car ce sont elles qui travaillent dans les champs, socialisent et partagent leurs connaissances avec leurs familles et leurs communautés. En matière de protection du climat, les femmes sont les « lueurs d'espoir ». C'est pourquoi les femmes sont les « héroïnes du climat ». Ou comme Madame la Ministre Dieschbourg l’a formulé : « Les femmes et les filles jouent un rôle moteur au niveau des solutions aux changements climatiques. Renforcer leurs droits équivaut à avancer dans la protection du climat »
Dans l’ambition d’avoir un réel impact positif sur le changement climatique, le monde de l’économie et notamment de l’investissement, ne peut pas se contenter d’être un simple spectateur. Par conséquent, la Bourse de Luxembourg, prend ses responsabilités et réunit des promoteurs de projets qui ont besoin de financement et des investisseurs prêts à les supporter. « A Luxembourg, nous avons vite compris notre rôle et nous l’assumons entièrement. Notre façon de faire la différence est de promouvoir la finance durable et les instruments financiers durables. Je me réjouis d’être dans une communauté qui joint l’acte à la parole et qui agit depuis Luxembourg vers l’international », a souligné Julie Becker, membre du Comité exécutif de la Bourse de Luxembourg.
A travers de nombreux exemples très concrets, Madame Inge Vianen, Global Leader - CARE Climate Change & Resilience Platform, décrivait dans sa présentation l’impact du changement climatique sur les populations les plus vulnérables ainsi que le soutien que CARE peut offrir dans de telles situations pour sauver des vies et offrir des approches qui améliorent la résilience et soutiennent l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques. Madame Vianen soulignait aussi qu’une organisation comme CARE, ne peut pas s’arrêter là. Afin que l’engagement auprès des communautés vulnérables porte ses fruits, il faut veiller à ce que leurs voix soient entendues lors des grandes conférences internationales.
Dans le même intérêt, il est essentiel de pousser et d’encourager les acteurs politiques à adopter des buts ambitieux : « Nous avons besoin de l’UE pour intensifier les actions climatiques en améliorant ses objectifs d’émission de 2030 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55%. Et il faut un objectif zéro pour 2050 au plus tard, qui doit être inclut dans la stratégie UE 2050, actuellement en cours de développement. Tout, en dessous de ça, aura des conséquences dramatiques pour les femmes et les hommes les plus pauvres et les plus vulnérables dans les pays du Sud et n'est donc pas suffisant. »