Luxembourg, 14 juin 2023
Dans son récent rapport « Hollow Commitments », l’organisation d’aide CARE dévoile une situation peu encourageante où 33 milliards en financement climatique manquent par rapport aux promesses internationales. Le Luxembourg garde sa place en tête du peloton et montre une bonne performance.
Pour la 2ème fois consécutive, le Luxembourg arrive en tête du classement du rapport « Hollow Commitments ». Cette analyse des plans de financement pour l’atténuation et l’adaptation du changement climatique des pays riches se base sur la clarté et la conformité de 5 critères : le niveau de soutien à venir et la clarté de la feuille de route, l’équilibre entre l’aide à l’atténuation et l’adaptation, le soutien des plus vulnérables et notamment les femmes et les filles, une contribution financière supplémentaire à l’engagement prévu par les Nations Unies et la mobilisation des ressources.
Les résultats de ce rapport sont accablants. En 2009, lors de la COP15, les pays riches s’étaient engagés à hauteur de 100 milliards USD par an, repartis à égalité entre l’atténuation et l’adaptation. Alors que l’atténuation vise à réduire l’émission des gaz à effet de serre, l’adaptation vise elle à soutenir les plus vulnérables aujourd’hui à faire face aux effets destructeurs du changement climatique.
C’est ici que le rapport de CARE découvre les écarts le plus considérables. Les pays riches sont plus enclins à soutenir leur propre avenir vert, qu’à faire preuve de solidarité envers les populations les plus exposées. L’année dernière, sur les 50 milliards USD promis seulement 14,3 milliards d'USD ont été alloués à l’adaptation.
John Nordbo, expert de CARE sur le climat et l'un des auteurs du rapport, a déclaré :
« Pour les 40 % des habitants de cette planète qui sont gravement touchés par le changement climatique, abandonner n'est pas une option et s'adapter est la seule voie à suivre. Les impacts s'intensifient et les besoins ne font qu'augmenter. Les grands pays émetteurs ne respectent pas leurs engagements financiers pour soutenir les efforts d'adaptation, et leurs plans de financement climatique montrent qu'ils n'ont pas l'intention de le faire dans les années à venir. »
Dans son analyse, CARE démontre que même dans un avenir proche, il n'y a aucune chance d'obtenir un soutien financier suffisant et équilibré. Les derniers plans de financement climatique soumis à la CNUCC (ConventionCadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques) par 26 pays riches indiquent que seuls 10 contributeurs avaient inclus des objectifs quantitatifs de financement de l’adaptation dans leurs dernières soumissions biennales.
Les pays qui ont faiblement contribué à des émissions de carbone sont pourtant ceux qui subissent de plein fouet les impacts climatiques menaçant les maisons, les vies, la nutrition et les moyens de subsistance. On estime que le changement climatique pourrait plonger 132 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté d'ici 2030 et faire reculer les progrès déjà réalisés dans la lutte contre l'inégalité entre les sexes. Dans un tel contexte, le soutien pour l’adaptation doit être une priorité absolue pour les pays les plus riches.