Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa troisième semaine, CARE est particulièrement préoccupée par la situation des millions de personnes qui se trouvent encore en Ukraine et qui ne peuvent ou ne veulent pas partir. Un nombre croissant de civils sont pris au piège dans des villes attaquées. On estime que 4,5 millions de personnes ont été déplacées de force. Ce chiffre inclut 2,7 millions de personnes qui ont déjà fui le pays, mais dans de nombreux cas, les plus vulnérables et ceux qui n'ont pas les ressources et les moyens de partir restent bloqués en Ukraine. Les personnes âgées, les personnes handicapées et quelque 100 000 enfants vivant en institution comptent parmi les plus vulnérables et les plus menacés.
La situation humanitaire en Ukraine a dépassé le pire scénario prévu et le coût humain du conflit ne cesse d'augmenter, des centaines de civils ayant déjà perdu la vie. Les Nations unies estiment que 12 millions de personnes, soit près de 30 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire vitale. Pour les chiffres les plus récents, veuillez consulter le portail du HCR.
Après plus de deux semaines de combats, le bilan humanitaire de ce conflit est immense. Nous constatons un impact dévastateur sur les infrastructures civiles, ce qui restreint encore davantage les mouvements des personnes et perturbe les services publics essentiels tels que l'eau, l'électricité, les transports, les marchés, les établissements de santé et les services bancaires.
Les Ukrainiens qui fuient vers la Roumanie signalent que les réserves sont épuisées dans les zones touchées par le conflit. Les retraits d'argent sont limités et les fournitures médicales sont rares.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), au début de la crise, l'Ukraine comptait environ 265 000 femmes enceintes, dont quelque 80 000 devraient accoucher au cours des trois prochains mois. L'accès aux hôpitaux périnatals et maternels et aux services qu'ils fournissent a été largement perturbé. Les services de santé sexuelle et reproductive doivent rester accessibles et être renforcés.
Plus de 2 millions d'enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes et allaitantes ont besoin de services de nutrition vitaux en Ukraine. Environ 1,8 million d'enfants de moins de cinq ans en Ukraine ont besoin de services de nutrition vitaux. Parmi eux, près de 300 000 enfants âgés de 0 à 6 mois sont en danger immédiat, car les mauvaises pratiques d'allaitement étaient répandues dans le pays avant la crise.
Nos équipes et experts d’aide d’urgence travaillent en partenariat avec les organisations partenaires en Ukraine et dans les pays limitrophes pour aider les personnes vulnérables et déplacées.
La première réponse est consacrée à l'aide d'urgence en Ukraine, en Roumanie, en Moldavie ainsi qu'en Pologne. CARE se soutient la distribution de la nourriture, des articles non alimentaires, d'eau, des kits d'hygiène et d'aide en espèces. En même temps les équipes et partenaires assurent la protection et le soutien psychosocial des personnes vulnérables.
En Ukraine
Ici, CARE collabore avec l’organisation People in Need. Actuellement, des distributions d'articles de premier nécessité à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, sont en cours pour assister des milliers de personnes ont fui les combats dans d'autres régions du pays.
"Nous nous attendons à ce que le nombre de réfugiés augmente dans les jours à venir", rapporte Marek Štys, responsable de l'aide humanitaire chez "People in Need", depuis l'Ukraine.
D'autres secouristes de l'organisation sont à l'œuvre à la frontière slovaque. Ils aident les personnes qui attendent de pouvoir passer la frontière en toute sécurité. Du matériel de secours, des moyens de transport et des abris - comme des tentes résistantes à l'hiver pour les nombreux enfants parmi les réfugiés - sont disponibles à la frontière.
En Roumanie
En Roumanie, CARE travaille avec l’organisation SERA, une organisation spécialisée dans la protection de l'enfance, depuis 20 ans. SERA tient la présidence de la Fédération des organisations focalisées sur les droits et la protection de l'enfant (FONPC), qui compte plus de 80 membres.
En Roumanie, les gens traversent la frontière aux trois principaux points de passage de Siret, Sighet et Isaccea dans le nord et l'est du pays. Les partenaires de CARE au sein de la fédération FONPC sont présents à tous les postes-frontières et fournissent une assistance, notamment des espaces sécurisés pour les mères et les enfants, des tentes chauffées adaptées aux personnes handicapées où ces dernières peuvent recevoir une assistance spécialisée, ainsi que des articles de première nécessité.
CARE et SERA forment 200 psychologues au soutien psychosocial d'urgence pour qu’ils puissent intervenir au mieux pour assister les réfugiés, afin de les aider à surmonter le traumatisme de la guerre et de la fuite. Ils distribueront également des articles de secours d'urgence aux familles qui traversent au passage d'Isaccea dans les semaines à venir. CARE et SERA aident également les services sociaux et les départements de protection de l'enfance à mettre en place des services pour les enfants les plus vulnérables.
Une opération toujours croissante
Bien que CARE se soit préparée depuis plusieurs semaines pour répondre rapidement au besoin humanitaire que nous avons attendu suite à un éclatement potentiel d’une guerre en Ukraine, la réalité et l’ampleur de la crise humanitaire ont dépassé tous les scénarios envisagés. Alors que la réponse prévue a bien pris forme, d’autre actions dans la région sont en train d’être préparées en Moldavie et en Pologne ainsi qu’un soutien transfrontalier en Ukraine.