Juin 2023
Messieurs MARXER, ABION, KOUTSAWA et DEFENSE de l'Ecole Internationale de Differdange, 3ème FR1
Le Liban traverse actuellement une crise économique, politique et sociale très grave. Entre l’immense dette publique, la corruption hors du commun et une précarité sans précédent, le pays fait face à une grande instabilité et la vie de la population est devenue très difficile.
Le port de Beyrouth complètement soufflé par l’explosion du 4 aout 2020 qui a tué plus de 200 personnes et fait près de 7000 blessés.
La dette publique du Liban est extrêmement élevée. Elle représente plus de 150 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Le gouvernement a du mal à rembourser cette dette et à financer ses dépenses publiques, ce qui a conduit à une détérioration de l'économie. Selon Le récit d’une habitante libanaise, la corruption est un problème majeur au Liban et a miné la confiance des citoyens dans le gouvernement et les institutions du pays.
Ensuite, il y a eu une crise bancaire. Les banques libanaises ont accumulé des pertes et se sont retrouvées en difficulté financière. Pour limiter les sorties de capitaux, les banques ont imposé des restrictions sur les retraits et les transferts d'argent, ce qui a créé une grande frustration au sein de la population.
Une des nombreuses conséquences concerne la livre libanaise. La monnaie locale a perdu une grande partie de sa valeur. Si, en 2019, le plus gros billet, affichant une valeur de 100 000 livres, valait environ 70€, il ne vaut plus que 1€ aujourd’hui. En faisant le calcul, on s'aperçoit que cela représente une baisse de valeur de 98%.
Explosion du port de Beyrouth sur fond de crise financière
En aout 2020, la capitale a été touchée par une violente explosion dans son port. Les conséquences de cette catastrophe sont, entre autres, un grand nombre de victimes, de nombreux dégâts matériels et une intensification des problèmes liés à l'économie nationale.
Tous ces facteurs ont conduit à une situation de grande précarité pour la population libanaise. Le chômage est élevé, l'inflation galopante et l'accès aux services de base tels que l'eau, l'électricité et les soins de santé pose de plus en plus de problèmes.
Regards croisés entre habitants et ONG mobilisées sur place
Du côté de la population, Leila (prénom d’emprunt) qui vit au Liban depuis son enfance nous raconte comment la population traverse cette crise.
Que fait l’état par rapport à cette crise ?
- Il n’y a pas vraiment de président ni de gouvernement c’est l'ancien gouvernement qui est au pouvoir et essaie de de gérer les problèmes. L’armée et la police y contribuent quand il le faut mais ils sont plus ou moins stable par rapport à l’Etat.
Est-ce qu’il y a des aides financières ?
- Il n’y en a pas vraiment car il y a beaucoup de vols et de corruption ce qui fait qu’une aide financière semble inenvisageable.
Que pouvez-vous nous dire sur cette crise ?
- Les banques ont arrêté de remettre l’argent à leur propriétaire. L’état a normalement pris l’argent non rendus pour couvrir leurs dettes. Le président de la banque libanaise a fait des transactions pour son propre intérêt ce qui n’était pas légal.
Si vous pouviez changer quelque chose dans votre pays qu’est-ce que ce serait ?
- J’aimerais avoir un pays qui suit des lois civiles et non religieuses. J'aimerais aussi que les femmes et les droits équivalant aux hommes.
Du côté de l’aide humanitaire, nous avons également interrogé Mme Khoder, responsable communication chez CARE, une ONG internationale active sur place.
Quels sont les impacts de l’alimentation sur la population ? Est-ce qu’on peut parler de famine ?
- On ne peut pas parler d’une famine mais d’une insécurité alimentaire. Certains enfants ne peuvent pas boire du lait ou manger. Les aliments sont chers et il y a des personnes qui mangent un repas par jour et d’autres trois.
Qui sont les principales victimes de la crise économique ?
- Tout le monde car même les personnes aisées comme les pauvres ont été impactées de la crise.
Comment les Libanais font pour se soigner ?
- Ils ne peuvent pas se soigner car il n'y a pas de sécurité sociale et que les seuls endroits où on peut se faire soigner sont beaucoup trop chers pour nous.
Les infrastructures abimées par l'explosion sont-elles en voie de reconstruction ?
- Les bâtiments sont en grande partie reconstruits, sauf les infrastructures du port. Si on vient à Beyrouth sans connaitre, on ne verra sans doute pas les traces laissées par l'explosion, car les Libanais se sont beaucoup entraidés.
Les manifestations populaires ont éclaté à travers le pays, réclamant des réformes politiques, la fin de la corruption et des mesures pour atténuer la crise économique. Malheureusement, malgré les changements de gouvernement, aucune solution durable n'a encore été trouvée pour sortir le pays de cette crise.
Toutes les opinions exprimées par les « Correspondants Humanitaires » sont uniquement leurs opinions actuelles et ne reflètent pas les opinions de CARE International, CARE Luxembourg a.s.b.l., d'autres bureaux de CARE et leurs affiliés. Les opinions des « Correspondants Humanitaires » sont basées sur des informations qu'ils considèrent comme fiables, mais ni CARE Luxembourg a.s.b.l., ni ses affiliés et partenaires ne garantissent leur exhaustivité ou leur exactitude, et elles ne doivent pas être considérées comme telles.
Les « Correspondants Humanitaires » sont des étudiants (pour la plupart mineurs) des lycées luxembourgeois qui ont participé à trois ateliers guidés par CARE Luxembourg a.s.b.l. et ont été chargés de faire leurs propres recherches sur les pays proposés. CARE Luxembourg a.s.b.l. se réserve le droit de modifier la forme des articles mais ne changera pas le contenu du matériel afin de respecter le travail des étudiants et leurs points de vue.